• Désignation : Dupondius de Nîmes, 3 contremarques, roues et IP
• Diamètre : 27 mm.
• Épaisseur : 3.0 mm.
• Poids : 11.2 gr.
• Métal : Laiton, (alliage de cuivre et zinc).
• Terrain de la trouvaille : Plage sable ou galets
• Commentaire : Dupondius de Nîmes, 3 contremarques, roues et IP - Monnaie Romaine déclarée au Service et Musée Archéologique de Neuchâtel (Laténium)
• Référence : 5672 / 5673
• Découvert par : Flibustier

Dupondius de Nîmes

Avec 3 contremarques 2 roues et LP

LES CONTREMARQUES (page 1)
Sur les bronzes de l'époque d'Auguste, certaines monnaies ayant déjà beaucoup circulé pouvaient faire l'objet de la frappe d'une (ou plusieurs) marques appliquées à l'aide d'un poinçon. On les appelle des "contremarques."
Dans quel but ?
Plusieurs hypothèses sont généralement admises :
- On observe que les contremarques apparaissent sur des monnaies usées à très usées. Même, sur certaines, les contremarques sont les éléments les plus identifiables de la monnaie. Il s'agirait de bronzes dont on réaffirmait la validité. Les monnaies de l'époque portaient en elle-même leur propre valeur qui était celle de leur métal (en principe). Peu importait le motif gravé, à ceci près que celui-ci véhiculait une foule de messages au service de la propagande de l'Empereur ou à la gloire de l'Empire. Mais en marge des monnaies officielles circulaient beaucoup d'imitations locales aux poids et aux alliages fantaisistes. Ce "faux monnayage" était dû au manque de monnaies de faible valeur, auquel palliaient plus ou moins ces frappes locales, souvent frustres. Le fait de réaffirmer officiellement par une contremarque la valeur d'une monnaie lui redonnait une validité au cas où il y aurait un doute.
Sur l'As de Nîmes, la contremarque la plus courante est DD, avec une palme entre les deux lettres : DD = par décret du Décurion. Nîmes était une des rares villes de Gaule à être autorisée à frapper monnaie (avec Lyon et Arles) et le Décurion agissait au nom et sous l'autorité de l'Empereur.
- Plus spécifiquement, Nîmes connut des années de grands travaux publics. Il fallait payer les ouvriers et l'économie était florissante. On avait besoin d'une grande quantité de monnaies. Une autre monnaie de bronze, dans la région, a été beaucoup contremarquée : l'as à l'autel de Lyon, qui était aussi une monnaie très populaire, à peu près à la même époque. Léon Ménard, en 1758 (Les médailles de la colonie de Nîmes) avance l'hypothèse que les contremarques augmenteraient la valeur initiale des monnaies. Ainsi surévaluées, on résoudrait en partie le manque de monnaie, notamment pour payer les ouvriers des nombreux chantiers publics. La notion de monnaie fiduciaire, c'est à dire ayant une valeur convenue déconnectée de son alliage et de son poids, paraît cependant improbable. Ce n'était pas le sens de la réforme monétaire entreprise par Auguste qui visait plutôt à harmoniser les alliages et les poids dans tout l'Empire. De plus, les monnaies contremarquées sont assez rares ce qui, à l'évidence, montre que ce recours était marginal.
Quelles contremarques rencontre-t-on sur les as de Nîmes ?
1- Les contremarques locales Nîmoises.
D'abord la plus connue :
- Les lettres DD séparées (ou non) par une palme (Decreto Decurionum) ;
2- Les contremarques à l'initiative de l'empereur.
- IMP (IMPerator) ;
- AVG (AVGustvs) ;
3- Les contremarques d'autres colonies.
- CIC (Colonia Iulia Caesare pour Fréjus).
4- Les contremarques anépigraphes
Les contremarques ne sont pas toujours des inscriptions épigraphiques, ce sont parfois des dessins : cercle vide ou non, roues, oiseau (aigle ?)... dont on ne connaît pas le sens.
D'autres contremarques beaucoup plus rares : AVL, PP (Pater Patriae, Père de la Patrie), roue, aigle, ancre, mais aussi FAT, SD, CR, (selon C. Goudard "La monographie des monnaies frappées à Nîmes").... cette liste n'est pas exhaustive.
Beaucoup de contremarques restent énigmatiques. On peut trouver plusieurs contremarques sur la même monnaie, frappées indifféremment à l'avers ou au revers et, à vrai dire, n'importe où, sans égard pour le motif.
Les contremarques sont relevées le plus fréquemment sur les premières frappes de la monnaie au crocodile et se raréfient ensuite jusqu'à devenir exceptionnelles sur les frappes des types III et IV. Entretemps, le monnayage était devenu plus abondant et ne nécessitait plus le recours au contremarquage sur des monnaies usées.
Nombre de contremarques nous sont parvenues en un seul exemplaire. On peut donc imaginer que certaines ne nous soient pas parvenues du tout et restent à découvrir.